Bienvenidos en la sierra!
Le voyage prend de la hauteur et atterrit à Quito (2850m), 2ème capitale la plus haute après La Paz. L'air se raréfie et quelques jours seront nécessaires à l´acclimatation. Mais rapidement les fourmis dans la jambe se faisaient insistantes et le Ruccu Pichincha fut la première victime.. 4 700m quasiment la hauteur de notre cher Mont-Blanc. Evidemment les données ne sont pas les mêmes et les altitudes moyennes ne sont pas comparables. Une petite dizaine de sommets ou volcans culminent à plus de 5 000m.
Avant d´attaquer la très haute montagne, je me laissais aller à un peu de tourisme sans El Negro... J'allais à la rencontre du peuple Quechua autour de la lagune de Quilotoa. Des monts vallonnés à perte de vue, chaque parcelle est exploitée, la montagne paraissatnt un véritable patchwork de couleurs campagnardes! Le peuple Quechuan vit principalement dans la montagne et parle le quechuan, une langue différente de l´espagnol. Généralement haut en couleur, ce peuple s´adonne à de nombreux rites et leur année est jallonnée de célébrations.
Après Quilotoa transfert à Baños, ville frontière avec l´Oriente. Très touristique, j´y retrouvais de nombreuses personnes rencontrées quelques semaines ou quelques mois auparavant! Je regardais la France se faire éliminer sans grand succès de la Coupe d´Europe et j'évacuais ma frustration dans une ballade nocturne à la rencontre du volcan Tungurahua… Mais il était tant de tutoyer les sommets direction les Ilinizas Norte y Sur oú m´attendaient Fabian, Leandro et Fausto le guide. La partie Nord fut une formalité sous un soleil radieux lorsque le sommet sud nous offrait des conditions digne d´un polar de montagne…
On en était d´ailleurs pas très loin lorsque Régis et Julien se trompaient de chemin et prenaient nos traces en chaussure de rand et sans équipement… Gracias a dios comme ils disent ici! Deux ascensions pendant lesquelles la montagne nous montrait son plus beau visage et sa face cachée. Tout comme au milieu d´un océan, on peut se sentir très fort , avoir l'illusion de dominer son sujet et être le roi du monde. Mais finalement dame nature est bien maître des lieux.. un coup de caprice, un coup de vent et on se retrouve à avoir des souvenirs plutôt que des rêves..
Ces quelques mots me remémore bien sûr la disparition d´un ami très cher. Un jeune homme plein de vie que j´ai trop peu connu. On avait un certain “fit” et ce que j´appréciais plus que tout était sa simplicité, sa capacité à être proche de la “terre”, des racines familiales solides comme un roc et une présence et un allant peu commun. Clément.
Le voyage se poursuit et je réalise la “chance” d'être là et de vivre ces moments. Ceux où les sentiments, les sensations explosent: un paysage unique, une rencontre inopinée, un effort récompensé… Combien de sourires sur le bord de la route me remplissent de bonheur, on peut le voir comme un acte égoïste mais je crois que leurs sourires les rendent heureux ne serait-ce qu'un instant.. Je découvre des peuples avec parfois d'autres moyens que ceux vus en Europe, ils travaillent durs, très durs pour vivre mais ils transpirent la vie et ne sont pas dupés par du surplus futile.
Vu comme je suis parti, je pourrais me lancer dans une vaste critique de la société actuelle.. mais comme dans toute chose il y a du bon et du moins bon. Du haut de mes 27 printemps je constate l´importance de l'éducation, pas nécessairement l'éducation scolaire mais l'éducation morale, celle du respect de l´autre, de la cohésion familiale, du respect de l'environnement dans lequel on vit.