Nicaragua
2 semaines de voyage, d´initiation au voyage plus exactement nous ont porté jusqu´à Léon au Nicaragua.. El Negro et moi avons parcouru un peu plus de 400 km sous une chaleur harassante parfois! De grandes étendues en étapes vallonnées, le Salvador et le Honduras se sont effacés pour laisser place au plus grand pays d´Amérique Centrale : le Nicaragua. Vaste bande de terre reliant le Pacifique à l´Atlantique, il est le 2ème pays le plus pauvre dans la Région. (50$ pour le revenu moyen et un PNB au mëme niveau que le Soudan).
La partie Nord compte jusqu´à 75% de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté dans certains villages et 65% de sans-emploi. La vie économique est localisée principalement à l´ouest sur un axe Chinandega-Léon-Managua-Granada-Rivas, zone oú les moyens de transport sont les plus développés en comparaison de toute la partie se trouvant à l´est des lacs Managua et Nicaragua plus sauvage.
Somotillo, petite ville post-frontière après le Honduras a été l'occasion de découvrir l'ONG de l'Association des Amis de Santo Tomas et Somotillo créée il y a une quinzaine d'années par des Espagnols. Développer l'éducation des enfants en leur offrant l'accès à une bibliothèque et à des loisirs tout en étant encadrés voilà un joli challenge... autre motivation impliquer des locaux pour que l´ensemble puisse fonctionner en autonomie. Les résultats sont plus que probants! Malgré la venue de la présidente espagnole pour un léger recadrage, vous pouvez admirer le résultat avec les photos et vidéos d'une soirée festive pour différents anniversaires.
Somotillo-Chinandega étape de plaine avec de magnifiques vues sur le volcan San Cristobal. Du haut de ses 1 740m le volcan domine de grandes étendues sur lesquelles l'agriculture prospère. Bien que la majorité du matériel utilisé soit plutôt archaique il apparaît que certains domaines connaissent la notion de rentabilité et les technologies qui y sont associées. Sûrement des étrangers venus exploiter les terres??
A Chinandega, je découvrais une ville pleine de vie, de nombreuses rues où les commerces fleurissent selon l´heure de la journée entre le vendeur de boissons, le taxi-vélo, le glacier ambulant, l´homme au télephone satellitaire, le fruitier et le boucher installé sur un bout de table au milieu de la rue.... des parfums et des couleurs inimitables!! Je trouvais mon chemin pour atterir dans la caserne des pompiers volontaires (bomberos). Ma venue faisait quelques heureux... on discutait changement de vitesse, remorque, guidon, selle.. El Negro était mis à nu pour le plus grand bonheur de mes hôtes...
Vendredi on m´envoyait à la "conquête" du volcan San Cristobal - 45 min de bus pour retrouver Ignacio et Mariano - 1h de cheval (qui au passage me lima un peu plus le botin déjà bien entamé sur El Negro!) et nous voici dans l´antre de la nature sauvage qui entoure le volcan. Pas de carte, pas de boussole, pas de montre... pas de repères... en tout cas pour moi!! On se réfère aux arbres, à la hauteur du soleil, on avance avec des coups de machette. La flore touffue laissait place à une pente plus raide sur laquelle résiste encore de l´herbe grillée, on passait à côté de la coulée de lave descendue dans la vallée en 98. La largeur et le caractère monstrueux du lit me laissait imaginer l´intensité du désastre pour la population locale!
Pas à pas nous laissions la végétation derrière nous, la roche volcanique prenait ses droits, la pente devenait de plus en plus raide ce qui n´empêchait pas Mariano, 64 ans!, de galoper comme un gamin.. Un dernier effort pour avoir le privilège de découvrir les 2 cratères. Deux cheminées de taille spectaculaire dont l´une fume toujours du souffre.. Lors de l´ascension il a d´ailleurs fallu recourir à s´oxygéner en aspirant du tissu humidifié. Au top : le top du top!! Vue à 360 degrés: à l´ouest le Pacifique plus au nord le fleuve Guasaule frontière avec le Honduras, est sud-est la chaîne de volcans avec dans le fond le lac Managua, sud Chichigalpa... Grandiose!
La descente se passait côté ouest oú la manteau de cravillons volcaniques recouvre le cratère... Pas besoin de forcer on se laisse porter par le caractère absorbant du manteau.. certains s´enflammant à faire une "carrera" avec Mariano, incroyable santé!!
Le soir revenu chez Ignacio j´étais l´attraction principale des enfants à mon plus grand plaisir. Je découvrais la vie d´une famille nicaraguaienne avec les conditions de vie rudimentaire: un toit, un haut vent officiant comme pièce de vie, une chambre pour les parents. Les 9 enfants se partageant un bout de hamac (un chacun tout de même) rafistollé dans la grande pièce. Je dormais donc avec un cochon à mes pieds, des canards, des poules, des poussins, un espèce de perroquet, des chevaux, des chiens et 6 bambins... un vrai moment de vie inoubliable... Comme beaucoup depuis le début!