Premiers tours de roues!
L'excitation, l'adrénaline et la peur sont autant d'agents hypers actifs dans la tête d'un jeune homme à la veille de partir réaliser un rêve d'enfance... Trouver le sommeil n'a pas été chose aisée, qu'importe l'espoir me fera avancer! Apres avoir pris quelques forces, ajuster les derniers réglages et immortaliser le moment j'ai appuyé sur la pédale... que de sentiments explosent! Là devant ma roue les mètres défilent mais surtout s'ouvre une voie de liberté, d'aventures et de rencontres... Rapidement le traffic ambiant me happe et mes compagnons s'effacent sous la pollution. Me voici parti! J'ai rêvé ce moment tant de nuits.
Qui n'a pas souhaité un jour aller découvrir d'autres horizons... même pour une heure, une minute.. un rêve! La quête de l'inconnue, s'aventurer dans des contrées lointaines, perdre la maîtrise de l'environnement, plus de repères... Là ça commence à devenir intéressant – on reviendra sûrement sur cette notion de repères, je vous invite dès à présent à réfléchir dessus, pourquoi pas partir de la pyramide de Maslow – Sorti de San Salvador, je me retrouvais rapidement confronter à l'inexactitude des cartes locales, la température commencait à monter 27, 30, 35 degrés, ça chauffait à tous les étages..
En quête de la panoramica au sud du lac Ilopango un autre cycliste me faisait vite comprendre qu'accompagné de mon bardage il ne miserait pas beaucoup sur mon sort! Direction le lac en empruntant une descente sablonneuse de 6kms paumée au milieu de nulle part.. il ne m'aura pas fallu longtemps pour ne plus maîtriser l'environnement?! Arrivé sur les rives du lac, je voyais bien quelques lanchas mais toutes équipées de rames.. faire un raid pourquoi pas?? mais sans entrainement ça m´a déjà coûté un genou ! « Donde es una lancha con un motor por favor ? Allà... Donde allà?? Allà… Ah d'accord… Muchas gracias! Je fus sauvé grâce au vélo qui attirait les foules... Quelques baraguinages et mon capitaine d'un jour était trouvé..!
1h après me voilà catapulté de l´autre côté du lac avec pour seule indication de suivre un bout de chemin.. Mon raid prenait forme, 43 degrés, 250m de dénivelé positive à effacer sur un chemin accidenté avec une pente à 18%.. J´en demandais pas tant! Inutile de préciser que j´avais depuis longtemps abandonné l´idée d´appuyer sur la pédale.. 2H de galère bien aidé par une famille qui remontait les vivres de la semaine.. Eux ont bien rigolé - comme vous sûrement! - L´asphalte retrouvé j'enfourchais « El Negro » baptisons le en español! J'enquillais difficilement.. arrêt sur un faux-plat.. je discute, on m'offre un bon coca bien frais avec des glacons.. on m'avait prévenu! 15min plus tard, j'étais plié en deux en train de faire du stop direction Cojutepeque.
« Un cyber por favor ? » .. « Allo Robert can you host for the night? Sure.. Cool!” ..40km me séparait d'Apastapeque où Robert un américain venu aidé pour 24 mois en tant que PeaceCorp vit.. Les bus ne s'arrête pas pour le gringo sur la panaméricaine. il ne me restait plus qu'à prier.. « Tu es cansado ? Si.. Donde va ? Apastapeque.. ok.. » 1h plus tard j'agonisais dans un hamac mais entre de bonnes mains! Robert m'avait apporté chez une famille avec laquelle il vit.. Une soupe de « je ne sais quoi » avalée et le moteur commencait à repartir.. Thanx mate !
Après une telle journée, 24h de repos s´imposait pour récupérer.. Robert m´emmenait profiter de la posa (chute d'eau) du coin, petite baignade dans une eau à 28-30 degrés – pas besoin de chauffe-eau ici- évidemment mon corps un peu blanc (!) dénoté avec la teinte latino! Deuxième partie d´après-midi je m'initiais au softball proche du base-ball aves les niños et les femmes du « quartier ». Je suis pas sûr d´avoir été à la hauteur des attentes de mes coéquipiers! Mais il faut toujours se laisser une marge de progression!.. -certain(e)s apprécieront-
On se rendait ensuite à l´école où Robert enseigne l´anglais à quelques hombres.. Ca tombait bien puisque j´avais besoin de quelques cours d'español. L'un dans l'autre je devais m'y retrouver ! Le cours se finissait sur un cours de francais, j'étais nommé prof de francais-español.. demasiado fácil ?! La soirée s´achevait dans un hamac avec des bières pour compagnie à parler de politiques, de voyages et... de femmes !
Mercredi vélo.. jeudi vendredi repos chez les Crespo une famille vraiment sympathique qui m'accueillait comme un prince, visite d´Alegria, charmant village de montagne. Je les quittais samedi pour me rendre à Santa Rosa, pas grand chose à raconter durant le week end de Pâques absolument tout s'arrête ici!
Dimanche Santa Rosa – San Lorenzo (Honduras). Je croisais très tôt le matin un Suisse également en vélo qui allait vers le nord, le Canada exactement.. On échangeait quelques mots mais à 7H du matin je lui proposais pas d´aller prendre une bière ! Espèrons que j´en trouve qui aillent plein sud !! Premier passage de fontière, plutôt folklorique la frontera ! Je m´acquittais du droit d´entrée au Honduras 3$. Pour 3h de route sous un soleil de plombs et plus ou moins dans le désert – pas grand monde et pas grand chose au Honduras ! – je n´ai pas de carte donc pas de notion des distances mais il se peut que j'en sois sorti demain..