Quelques temps que je ne vous aie écrit...
Remis sur pieds après quelques ennuis physiques, je continuais ma route à partir de Rivas (Nicaragua) direction Peñas Blancas – village frontière avec le Costa Rica. Rapidement, quelques indicateurs m’alertaient sur l’écart qui réside entre ces 2 pays au niveau du développement. Des réseaux électriques mieux conçus, des bus de meilleur tenue, des vêtements plus proches des « normes » américaines.. un pays en plein développement principalement basé sur le tourisme mais également sur l’industrie, l’agriculture et l´exploitation du bois. Les sièges des plus grosses firmes agroalimentaires européennes et américaines se tiennent au Costa Rica pour la région d’Amérique Centrale. Mais la principale richesse du pays est bien la diversité de la flore et de la faune.
Une biodiversité quasi-unique qui confère au pays un réel intérêt pour la recherche. On trouve un nombre incalculable de parcs nationaux répartis entre les forêts tropicales, les volcans et les côtes Pacifiques et Caraibes. Le pays s’organise donc pour coordonner le développement touristique déjà bien avancé. Après ces quelques données sur les caractéristiques du Costa Rica, je pourrais vous parler de notre voyage avec El Negro. Avec son style racé et sa couleur d’étalon, il est toujours en forme, prêt pour avaler le bitume … Les passages sur terrain accidenté n’ont pas l’air de lui avoir posé trop de soucis tant est si bien qu’il est régulièrement plus en forme que le cycliste… Il a beau me narguer parfois, il lui faut tout de même un moteur!
Après quelques semaines d’accoutumance souvent difficiles pour le physique je commence à m’habituer à l’effort.. 2 à 3H de vélo parfois plus inutile de préciser que ça dépend du relief ! On en oublierait presque que ceux sont des pays semi-montagneux ! J’alterne donc des jours de route avec des jours de « repos » généralement consacrés à des visites. Le volcan Rincon de la Vieja par exemple avec une ascension dans une forêt tropicale semi-humide où la végétation en abondance et les sons de la faune rappellent que nous sommes en terrain « surveillé ». Les oiseaux, les insectes, les singes, les serpents et les iguanes fourmillent pour vous laisser une sensation d’émerveillement devant tant de diversité mais en aucun cas une sensation de sécurité ! En haut, une vue inimitable sur la côte Pacifique, le lac Nicaragua, la plaine et les forêts mais surtout la couleur bleu chimique de la laguna!
Je pourrais également vous commenter le coucher de soleil à Tamarindo.. parfois il vaut mieux ne rien dire et apprecier…
Beaucoup de moments intenses mais tout de meme après le sentiment d’être en vacances pendant le premier mois survient le moment des questionnements : pourquoi suis-je là? qu’est ce que je suis en train de faire ? des moments de solitude parfois… mais n’est ce pas là la raison du voyageur, vivre avec le temps qui passe, prendre le temps de réfléchir, observer son environnement… y être acteur également, ce dernier point est le plus dur à appréhender, la sensation de « passivité » en comparaison de l’activité « plutôt » chargée d’une vie normale at home est par moments troublante. Des instants de réflexion donc nécessaires à l’apprentissage du voyage au long cours... 1000 km sont passés..